🏛️ C’est devenu un lieu commun au sein des sciences cognitives, de critiquer la cybernétique, dont la discipline est pourtant issue.
Marvin Minsky, un des fondateurs de l’IA, comme Hubert Dreyfus, son vieil adversaire s’accordent sur les fruits anecdotiques de la « science des systèmes auto-organisés » et sur son absence totale de résultats.
Pourtant, peut-on parler d’erreur scientifique ?
🇫🇷 Pour Mathieu Triclot, philosophe à l’université Lyon 3, oui et son papier utilise la cybernétique pour illustrer le concept d’erreur scientifique.
❌ La cybernétique n’est pas critiquée pour ses mauvais résultats, un scientifique qui se trompe n’est pas dans l’erreur, il participe à la science ! C’est bien l’absence de résultats malgré l’entêtement des cybernéticiens qui est en cause.
❌ Seconde accusation, que les cybernéticiens en soient conscients ou non, leur discipline s’est largement éloignée de la discipline scientifique jusqu’à se mettre en porte-à -faux avec plusieurs de ses règles.
❌ Dernière accusation : A force d’analogies mal cadrés entre des disciplines dissemblables, la cybernétique a fini par ressembler à une idéologie scientifique (Canguilhem). Elle n’a produit que des visions du monde, pas des des preuves scientifiques quelconques. Le propos ressemble à celui de Sokal et Bricmont dans leur célèbre livre.
✔️ Le papier a un intérêt pour nous : ne créons pas d’autres cybernétiques en montant en épingle un sujet de recherche par la seule force de la « hype ». L’interface homme-machine, l’homme augmenté, l’IA forte, la blockchain sont des sujets à risque.
SOURCES
Mathieu Triclot. La cybernétique à l’aune des sciences cognitives : une erreur scientifique ? . Journée d’études ”qu’est-ce qu’une erreur scientifique ?”, Université Lyon 3 Jean Moulin, May 2004, Lyon, France.
Sokal A., Bricmont J., Impostures Intellectuelles, 1997, Odile Jacob, Paris ISBN 978-2-7381-0503-5
Enzo Sandré