🕸️ Cet article est ancien. Je ne renie rien de ce que j'ai pu écrire, néanmoins, mon point de vue sur certains sujets a évolué. 🕸️
Je suis devenu indépendant en avril, pas forcément la meilleure période pour démarrer une activité. Après quelques missions courtes, j’ai décidé de tenter une mission longue en régie, majoritairement en télétravail. J’ai donc repris la routine du bureau, ses horaires, sa hiérarchie. Après 3 semaines, j’ai arrêté la mission. Le télétravail n’est pas ce que je croyais.
Ma principale erreur fut de confondre télétravail et autonomie, mission longue et régie, indépendance et artisanat. J’ai cru naïvement que le statut de freelance donne par lui-même une certaine autonomie, c’est une erreur : il est parfaitement possible de trouver des missions en simili-salariat via des ESN (avec tous les risques de requalification en CDI par les prud’hommes qui vont avec). Si, comme moi, vous êtes devenu indépendant pour être autonome, ce mode de fonctionnement ne vous conviendra pas.
Je suis un artisan du logiciel. Cela signifie que je veux porter la responsabilité complète de toute tâche que l’on me confie.
- Je préfère ne pas être dans une équipe, étant entendu qu’il faut des années pour en composer une qui soit productive.
- Je tiens à une relation entre égaux, étant antagoniste aux arguments d’autorité qui constituent l’essentiel des rapports hiérarchiques en entreprises. Je crois en la force de l’argumentation sourcée, même si celle-ci prend du temps pour être qualitative.
- Je ne considère pas que le client soit roi et place les règles de mon art au-dessus de ses désirs, pour le bien commun.
En bref, je veux satisfaire un client ayant un besoin, non un employeur donnant des directives. Souvent, cela impliquera la production de logiciels, mais pas systématiquement. Ce choix est une question de fond, indépendante des tournures contractuelles capables de « simili-salarier » un indépendant. Le télétravail n’y change rien, sinon un peu de confort.
Cette unique mission en régie a été l’occasion de faire le point avec moi-même et de me rappeler pourquoi j’exerce ce beau métier. La liberté a ses défauts, principalement en France où être indépendant est un chemin de croix fort coûteux (URSSAF, compta, impôts, banques, etc.), mais après y avoir goûté je n’y renoncerai plus. L’authentique indépendance de l’artisan, propriétaire de son métier, seul responsable de sa formation et de son agenda, est trop belle pour être abandonnée.
Enzo Sandré